mardi 29 septembre 2009

CR France Poker Tour

C’est, accompagné d’une bonne vingtaine de collègue de BHP, que je me suis rendu à l’étape de Lyon du FPT saison V.
Grosse affluence puisque 543 joueurs étaient inscrit. Finalement nous ne serons « que » 506 au départ. À noter que l’ensemble de la liste d’attente composée de 29 courageux qui sont venus pointer dès 10h (5h30 même pour les plus accrocs), a pu participer à cette joyeuse journée ! Par conséquent, ce sont donc 66 préinscrits qui n’ont pas dédaigné se déplacer…

Pour cette étape lyonnaise, on pouvait espérer croiser le fer avec diverses têtes de séries comme les 2 pros de la team W, Manuel Bévand et Michel Abbécassis (renommé Mr Abdel Kassis par un joyeux luron !) ainsi que d’autres personnalités du monde du poker comme Babeth (voir le cite histoire2poker) encore plus charmante en live que sur le net ;-)
Malheureusement pour moi (quoi que ?), je ne les aurais que croisé durant les temps morts…

Arrivée à 11h15, en compagnie de mes collègues stéphanois Langevert et Cryogen, nous rejoignons le reste des bressans et prenons la file d’attente. 1/4h plus tard nous voilà inscrit, près à en découdre ! Je tire la table 21, place 8.
Mais il faudra attendre 14h, heure du début du tournoi. Nous avons donc 2 bonnes heures devant nous que nous comblerons principalement dans un petit restaurant à quelques minutes de marche.

De retour au palais des congrès, rebaptisé « espace tête d’or », nous pouvons enfin prendre place et attendre impatiemment le lancement du tournoi.
Nous sommes bien installés, les tables sont nickel et les chaises confortables (détail important puisque potentiellement 5h de position assise…) La salle est spacieuse et lumineuse.
L’ensemble est de qualité. L’organisation semble au tip top.
Il ne manque plus que l’essentiel : des adversaires. Ceux-ci arrivent un par un. La table se complète très rapidement et je ne reconnais personne.

Après un bref discourt d’introduction, le traditionnel « Shuffle up and deal » est lancé par Mr Abdel Kassis ( ;-) ) pile poil dans le timing : il est 14h, début des hostilités !

Un petit mot rapide concernant la structure :
Nous avons 1500 en tapis, répartit en 5x5, 6x25, 3x100 et 2x500.
Des rounds de 30mn échelonnés ainsi :
5/10
10/20
15/30
25/50
35/70 pause de 30mn
50/100
75/150
100/200 pause de 15mn
150/300
200/400
300/600 qui marquera la fin du day 1, après 5h de jeu effective.

Une structure donc plutôt agréable pour les 2 premières heures mais qui se complique sérieusement ensuite si l’on n’a pas réussit à monter des pions…

Je ne me fixe pas spécialement de stratégie à suivre pour le début du tournoi. Je pense tous folder et ne jouer que le top 20 et mes blinds durant les 3 premiers rounds. (Ce qui deviendra impossible au vue des premières mains…)

Trêve de blabla pré-tournoi, passons au CR a proprement dit !


Chapitre I : départ catastrophe !

Je suis en place 8 et ai donc quasiment un tour de table, théoriquement tranquille, consacré à l’observation.
3ième main, j’ouvre 66, je limp. Nous sommes 4 à voir ce flop hauteur as et j’abandonne le coup.
6ième main, le drame. Je suis de BB. Utg +1 raise à 45. 3 payeurs. J’ai 57o et complète logiquement. Le flop est magique pour moi avec 468 rainbow. Je check et OR CB à 100 dans 180. Les limpers fold et je min raise à 225. Ici je veux gonfler le pot. L’occasion est parfaite pour doubler. Je suis certainement face à une grosse main qu’il ne lâchera pas sur ce flop. Il paye après quelques secondes. La turn est le 9 de cœur (2ième cœur au board). Je check une nouvelle fois. J’espère lui montrer de la faiblesse pour à nouveau le check raiser. Il mise très rapidement 200… Je plus que tri bet à 705 lui indiquant ainsi que je suis bien gras. Il call très rapidement… je n’aime pas ça. La river est catastrophique avec le 10 de cœur, certainement la pire des cartes à voir. Il me reste 515 et je préfère checker en espérant qu’il était sur un brelan ou une over… Mais il boite. J’hésite longuement. Je le questionne un peu, il commence à beaucoup parler, je le sens énorme. Je fold en lui montrant mes cartes avec un petit « nice river hein ? ». Il sourit et me dit « oui » en montrant AK cœur. Super.

Les choses se corsent sérieusement. Me voilà à 515 après 20mn de jeu. Je sais que maintenant, toute prochaine main jouée est potentiellement la dernière !


Chapitre II : La remonté !

Je ne rejoue plus rien avant ma prochaine SB soit un tour de table. Tous se couchent et je call avec 87o. BB check et le flop donne 763. Je mise 25 et me voit raiser à 85. Je paye agacé. La turn est, et ça ne s’invente pas, une Q. Je check call ça mise à 125. Ici je paye mourant pour un 8 car je suis sur qu’il a flopé sa double paire avec 76/73/63. La river est miraculeuse avec une 2ième Q qui me fait pousser mon tapis. Il passe très rapidement en montrant 76… Fiouuuuuu ! Ce pot me fait du bien au niveau comptable ET moral ! Me voilà 725, un peu mieux…
A nouveau un tour sans jouer. Je suis de BB, Utg raise à 105 (blind 15/30), callé par Utg +2. Je vois AQs et pousse tapis. Les deux fold (TT et KJ). 225 chips de plus… soit 950.


Chapitre III : Mini rush !

La situation, bien que pas encore folichonne, est en nette amélioration. Nous en somme à plus d’une heure de jeu et je cerne assez bien ma table. Ma remonté va se poursuivre avec l’aide d’un mini rush de 3 mains qui va bien m’aider !

Je vois KJs en fin de parole et décide d’ouvrir le pot à 95. 2 payeurs (le gars du AKs du départ et la BB). Le flop est plutôt bon et donne K32. SB check et je mise 275 dans 300. La SB a déjà jeté ces cartes avant son tour de parole et je vois mon gugusse tanguer, regarder ces cartes à nouveau. Après une petite réflexion, il me demande combien il me reste. Je réponds avec le plus d’assurance que je peux : « j’ai plus que ton KQ puisse assumer » Il rit jaune. Et call finalement. La turn est une brique et je boite. Il jette rapidement en ronchonnant sur lui-même. Il m’avouera avoir jeté… KJ !
Retour case départ avec 1430 chips !
Dans la foulée, je vois ma première grosse paire avec KK que je relance à 90. La BB se réveille et me relance à 250. La parole me revient et j’hésite entre boiter et piéger… J’opte pour le risque en callant et checkant le flop 9T3. Il raise mi-pot à 275. Le flop me convient et ici, soit je suis loin devant (AK/AQ/QQ/JJ/PP<9), soit je suis loin derrière (AA/TT/99). Inutile donc de relancer car je coucherais les mains que je domine largement, ce que je ne veux pas, où je serais payé par une main qui ne me laisse que 2 outs. Je call donc et la turn est un 2 ne changeant rien. Check/Check imprévu de mon lascar qui semble se méfier. La river est un 6 anodins. Sûr d’être devant je value à 300 et suis payé sèchement par QQ. Voilà une belle main qui me gonfle le moral et mon stack à 2270!

Fin du rush 4 mains plus tard où je défends ma BB avec QTs sur une open relance du bouton à 175 (les blinds viennent de passer à 25/50). Le flop donne QT6 et je check raise à 525 son CB à 225. Il passe et je glane 425 nouveaux jetons.

Ma table casse après cette main et j’ai un, inespéré, tapis de 2695 !


Chapitre IV : Nouvelle table, nouvelle tête !

Je suis donc déplacé à la table 3 siège 5. En arrivant, je lance un petit « Salut » suivie d’une question de courtoisie : « Ca se passe bien ? ». Un « NON !! » général est prononcé ! Après un bref silence, un petit « Moi oui ! » retentit. Je lève la tête et découvre notre très cher président Saiksa caché sous son chapeau et derrière une montagne de jetons (7500) !! J’apprends très vite qu’il a martyrisé la table !
Cette table semble plus sympathique et vivante que la précédente. Pour autant, rien à signaler durant une petite heure, mise à part un vol de la BB de Saiksa avec une PP qu’il me reprendra de suite en relançant la mienne avec Q7s (salaud !!).
On joue alors la dernière main avant le premier break. Tous se couchent, se lèvent et quittent la table. Je décide de profiter du chahut pour relancer depuis le CO à 230 avec A4s. Bouton et SB fold mais BB réfléchit, recompte ces jetons et après 1 grosse minute décide de boiter pour 750 au total. Je ne l’avais pas prévu ainsi… Je suis prêt à abandonner ce coup quand je l’entends marmonner à son pote venu le rejoindre à l’instant : « J’en ai marre, je ne vois rien, je suis derrière là ! ».
Je reviens donc sur ma position et décide de payer. Il me montre QJo et je gagne en finissant en full.

Je pars en pause avec 3400 jetons, plutôt satisfait au vu du départ grandiose effectué !


Chapitre V : Histoire de mauvaise rencontre !

30 minutes, 2 clopes et 1 bière plus tard, nous revoilà attablé. Le prochain break est prévu dans 1h30 soit 3 rounds. Mais ce sont 3 rounds charnières qui vont voir moult éliminations, surtout pour ceux qui n’auraient pas pu encore glaner des chips. Les blinds passent à 50/100 et je sais que la suite de mon tournoi va se jouer très rapidement sur un CF ou un 70/30 qu’il faudra gagner.
Cette configuration va se présenter assez rapidement. Un joueur en MP relance à 400. Payé par ma droite. Je dois être (m’en souvient plus exactement) en SB et relève AQo. Très rapidement ma décision est prise et je squeeze à tapis. Je couvre les 2 (1600 et 1700 de mémoire). Le pot me convient et surtout seule 4 mains me dominent largement (AA/KK/QQ/AK). Si je suis payé ici, je jouerais majoritairement des CF. Et je suis prêt à le prendre dès maintenant. De plus, même en perdant, je reste à 15BB, encore jouable.
Malheureusement, l’open raiser paye illico. Calleur fold et je me retrouve face aux As qui tiennent logiquement.
Mauvaise opération et retour à la case départ une fois de plus…


Chapitre VI : Moral en berne !

A ce moment là, j’ai le moral dans les chaussettes! Ce n’est pas le fait d’avoir perdu ce coup, je m’y étais préparé. Mais plutôt de voir pour la énième fois les As en face lorsque je décide de bouger et surtout quand je lève une main légitime… Toujours dur à encaisser ! D’autant plus que je revenais de loin… Bref !
Bien évidement je traverse un désert de poubelle qui ne me remonte pas le moral. « Désert » est un peu exagéré lorsqu’il s’agit d’une dizaine de main ! Mais cela paraît tellement long dans ces conditions ;-)
Je me remets tant bien que mal dans le tournoi et remporte un petit pot en poussant tapis avec 88 sur une relance initial de Saiksa.


Chapitre VII : Mode Kamikaze !

Les blinds augmentent encore. Mon tapis restant inchangé à 12 BB. Je passe en mode Kamikaze sur une main. Un relanceur initial à 350, callé par mon copain de droite. Je sais déjà que je vais boiter si je vois un As ou des connecteurs au minimum. La première carte soulevée est un As et je ne regarde même pas la seconde pour envoyer. Le relanceur initial se couche mais pas le second qui snap call avec AKs… Mon Kicker 5 ne viendra pas of course ;-)
Mais la bonne nouvelle est que je ne suis pas mort puisque je couvrais mon adversaire de…
150 ! Soit 1 BB…


Chapitre VIII : Instant de gloire !

3 mains plus tard, Saiksa relance à 450 en utg. Je mets mon impressionnant tapis. Mon camarade de gauche boite pour 1500 environ et Saiksa paye.
Me voilà plutôt content car je peux plus que quadrupler sur cette main ! (relance Saiksa + moi + boite + BB + SB = 675 !!)
Sachant que mon tournoi est proche de son terme, je ne peux m’empêcher de me lever et de crier : « Allez ! C’est pour moi ! ».
Les jeux sont abattus : Saiksa montre 44, le boiteur TT et moi KQo me donnant plein d’espoir !
Je crie à nouveau : « C’est bon ça ! Ca va toucher ! » Ce qui provoque un attroupement autour de la table. Une dizaine de personne afflue, ainsi que le caméraman du coverage W !
Le flop débaroule sur KK959 provoquant un hourra général (surtout moi en fait)
Je regarde fièrement la caméra et lance un truc du style: « Et hop ! Easy pok ! Quadruplé ! Me voilà à… 675… »
J’aurai eu mon mini instant de gloire ;-)


Chapitre IX : Moment de solitude !

Il me faut encore chatter une fois et minimum doubler si je veux vivre à nouveau dans ce tournoi… Je dois prendre des risques et je vais donc pousser dès que je le pourrais. Ce que je fais 2 ou 3 mains plus tard sans regarder mes cartes. Inutile de se casser la tête, peu importe le jeu faudra avoir de la chance et je suis en BB dans 2 mains.
Un gars en fin de parole (un kéké tous bronzé avec un accent chantant) call pour un gros tiers de son stack avec A8o et tous se couchent. Je suis un peu surpris de ce call mais content aussi car pas forcement dominé outre mesure !
Je suis doublement content quand je vois ma main ! Premièrement j’ai deux carte vivante me laissant un petit 40% de chance de m’en sortir et deuxièmement j’ai Q7 (lol quand même hallucinant comme je suis poursuivis par cette main !)
Je parts dans un discourt en disant que c’est ma main préférée (ce qui est vrai) et que je perds jamais avec (ce qui est faux)… Blablabla… etc. Vous me connaissez ;-) !

Comme vous l’aurez compris je saute sur cette main ne trouvant ni dame, ni 7.
Je me lève, je me sens con ! Surtout vis-à-vis de Saiksa qui connaît l’historique de cette main avec moi. Je le regarde, et derrière sa barbiche à la Rodolphe, il ne peut s’empêcher de ricaner discrètement (Si si si ! tu ricanais !)


Conclusion :

Je fini environ 300ième.
Mon départ catastrophique m’a clairement pénalisé. Même si j’ai bien relevé la tête par la suite et plutôt bien géré ma période short stack qui s’en est suivi, je ne peux qu’être déçu ! J’ose à peine imaginer ce que ça aurait pu être si j’avais eu des jetons quand j’ai un peu touché.
Ensuite, la mauvaise rencontre, tout à fait évitable après réflexion, m’a plombé le reste du tournoi. J’ai clairement commis des erreurs à ce moment. Et pour aller loin dans ce genre de combat, il ne faut pas en commettre en plus de toucher un peu…

Mais l’expérience a été belle. Et je pense retenter ma chance pour une prochaine étape dès cette année…

Pour finir, un petit mot de félicitation pour les 4 camarades de BHP (Langevert env. 50ième, Cryogen et Saiksa env. 20ième, Mich’ell 19ième) qui ont accroché le Day 2. Même si la chance n’a pas tourné du bon coté pour eux, ils finissent tous à des places honorables et auraient mérité beaucoup mieux !

Voilà ce sera tout et c’est déjà pas si tant mal !

Peg.

samedi 19 septembre 2009

Comme dans un rêve...

9h du matin, la bouche pâteuse, quelque peu désorienté, j’émerge tous juste après une courte nuit s’apparentant plutôt à une longue sieste. Je fais preuve au réveil, comme souvent ces derniers temps, d’une étonnante souplesse puisque j’ai à nouveau la tête dans le cul…
Mais je ne résiste pas à l’envie de vous compter mes aventures nocturnes ! Pour cela retour dans le passé, 12h en arrière pour être précis…

20h55, soirée free car rien de prévu. Une liberté totale de mes mouvements ce soir. Passion prenante, mon choix d’activité pour la soirée s’oriente tout naturellement vers le poker. Mais la période n’est pas en ma faveur. Je rechigne un peu à jouer online où c’est carrément le désastre actuellement… Mais ce soir point d’amis à l’horizon pour brasser des jetons et distribuer des cartes. Et il est trop tard pour convoquer une table.

Mon PC est ouvert. Winamax aussi… Il me tend les bras, une petite voie me quémande d’ouvrir une session, elle me rassure pour mieux m’attirer et me chuchote dans un coin de l’oreille : « vient mon ami, vient jouer, tu es dans mauvais cycle certes, mais ça va tourner… Fait moi confiance. » J’ai peine à la croire et pourtant elle me convint.
Et elle me convint juste à temps pour m’inscrire dans le genre de tournoi qui m’attire en ce moment : les deepstack.
Il est 20h59 et je m’inscris, sans conviction je dois bien l’avouer, à ce 50$. Beaucoup de prétendant à la victoire finale ce soir. Habituellement, seule une grosse centaine de combattants, mais ce soir est soir d’affluence. Pour preuve, trois fois plus de soldats vont prendre part au combat.
Avec 355 adversaires, le prise pool devient intéressant. Cela me booste un peu le moral pour aller chercher quelque chose. L’ITM interviendra à 40 left et l’heureux vainqueur verra sa bankrool gonfler de 4 bon gros millier de dollars…
En parcourant rapidement la liste des inscrits, je comprends assez vite le pourquoi du comment de l’engouement soudain du soir. En effet, parmi la liste qui défile sous mes yeux aussi vite que mon doigt active la roulette de mon rongeur préféré, je découvre la participation de plusieurs professionnels. Et c’est avec une surprise non dissimulée que je vois une bonne partie de la team Winamax inscrite! Un petit coup d’œil sur le chat m’apprendra la raison de cette présence massive des hautes sphères pokériennes de Winamax : Ils se sont lancés dans un petit défi entre eux, avec side bet à la clef comme de bien entendu. A qui ira le plus loin… Dixit le chat, le side bet serai conséquent, de l’ordre de 1000€ par tête !
Le tournoi s’annonce périlleux mais d’autant plus intéressant et motivant.

21h. Les tables s’ouvrent et je suis partagé entre peur et excitation. Mon compagnon de droite n’est autre que Davidi Kitaï, allias Kittbul. Le plus français des joueurs belges, réputé très actif, va marcher sur la table, c’est sur ! Heureusement, j’aurais la position sur lui, un moindre mal.
Ma stratégie de début de tournoi est simple. J’ai décidé d’être auto card dead. Et ce, pendant au moins 2 à 3 tours de table coute que coute. Ma discipline doit être de fer. Je veux fixer mes adversaires avant d’agir.

La distribution commence et je me vois commencer en BB.
Et ma discipline va en prendre un coup d’entrée malgré moi. Comment pourrais-je coucher cette première main alors que j’ai deux beaux A rouge devant moi ? A partir de là, cette main s’enchaîne à la vitesse de la lumière.
En milieu de parole, un joueur raise à 4BB, le bouton quasi tri bet à 11BB. La configuration est parfaite pour moi. Je sens que je peux emmener l’un des deux à tapis pré flop et je relance à 25BB. Insta push tapis du premier larron, immédiatement suivi par le bouton. Je n’ai plus qu’à appuyer sur F2 et prier pour que mon American Airlines tienne !
Je ne peux m’empêcher de manifester ma joie par un contenu « Yes ! » lorsque je découvre que je fais face à deux paires de roi ! Le flop, hauteur 9 et arc en ciel, m’assurant la gagne, mon second « Yes ! » est beaucoup plus sonore tout comme le « Come on ! » qui l’accompagne !

Un départ idyllique. Me voilà à 30025 (merci Kittbul pour la SB) et accessoirement chip leader. Déjà une satisfaction de pouvoir dire que je l’aurai été une fois.
Ma stratégie est automatiquement revue et étant donné la profondeur acquise avec ce coup, je m’autorise à élargir ma range dés à présent en rentrant avec toutes les mains spéculatives qui se présenteront.
Mais je ne jouerais quasi plus rien mise à part mes blinds. Une impression d’avoir pris un abonnement aux poubelles m’enveloppe. Tant est si bien que mon stack se trouve presque inchangé à la première pause où je sors entretenir mon futur cancer des poumons.
La deuxième et troisième heure ne sont guère plus heureuses mais je monte quand même régulièrement quelques jetons supplémentaires, principalement en jouant pré flop.

Me voilà après 4h de jeu et je suis clairement retombé dans la nasse avec 42000 pions. Le chips count m’annonce 37ième sur les 55 survivants, bien en dessous de la moyenne qui est à plus de 60000. Mais la situation n’est pas alarmante. Avec mes 20BB, je ne suis encore pas dans la zone rouge. Cependant, il va falloir agir et prendre des risques, la bulle approche, et je n’ai pas envie de la jouer ultra short, en risquant de perdre mon tournoi contrains et forcé sur un coup de dé aléatoire. Quitte à sauter hors de la monnaie, autant le faire de suite afin de gagner quelques minutes, voire heures, de sommeil. Ainsi que de diminuer le sentiment de frustration qui augmente exponentiellement à l’approche de la bulle.

Et c’est là que mon tournoi va véritablement commencer ! Je me mets à rentrer dans tous les coups et le pire est que je vais toucher systématiquement. En l’espace de 20 minutes, mon tapis va grossir telle une truie se gavant dans un champ boueux ! Je vais littéralement me gargarisé en quintuplant mon stack à l’aide, successivement, d’une quinte flopée, de trois brelans face à des doubles paires, d’une magnifique couleur contre une quinte max et, cerise sur le gâteau, d’un full aux 7 par les 6 qui étrille le full… aux 6 par les 7 de mon infortuné adversaire.
La bulle n’est plus un souci à ce moment là et quand elle éclate enfin, j’ai virtuellement 2 jolies jetons de 100000 devant moi !
Avec plus de deux fois la moyenne, je traverse la suite du tournoi avec la délicatesse d’un typhon frappant les philippines (avec moi dans le rôle du typhon)

Arriver en table finale devient, presque, une formalité. Je danse sur ma table. Je virevolte au dessus de mes adversaires. Je manie un Boeing 747 pendant que mes copains de tablée peinent à diriger leur vieux coucou…
Fort de mes 1.3 millions de chips, la TF, que j’aborde en chip leader, va être une partie de plaisir !
De plus, point de professionnels assis à cet ultime buffet. Pour la petite histoire, c’est le néo membre de la team, Tristan Clémançon, qui s’octroiera le side bet en finissant aux portes de la finale, 14ième!

Je suis clairement au dessus. Personne n'ose revenir sur mes relances. Toutes mes actions passent. Les décisions à prendre me semblent évidentes. Je respire les cartes. Madame soleil m'habite. Je suis en trance. En un mot, je suis le boss. A tel point que l'on me renomme Hugo.
Un à un mes compagnons de table finale rompent sous mes coups de buttoir. Un seul résiste à mes assaux. Nous l'appelerons Papy.

Plus que 5 joueurs, puis 4, 3 et c'est le heads up final face à Papy. Celui-ci est déséquilibré en ma faveur. Je possède 2,5 millions, plus de deux fois son gros millions. Le face à face est disputé. Chaque pion est ardemment défendu. Mais force est de constater que, petit à petit, je me fais grapiller, ronger, dégrossé. Le bien nommé Papy fait de la résistance. Et mieu que ça.
Nos stack s'équilibre sensiblement mais je garde la tête de cordée pour quelques dizaines de millier. Quand intervient, ce que je ne sais pas encore, l'ultime main de ce tournoi.

Depuis le bouton, comme à chaque fois, je relance à 3BB avec, cette fois-ci, ma main préférée Q7 à coeur. Mais papy défend en callant.
Le flop s'ouvre sur un merveilleux Q77. Papy mise les 2/3 du pot.
Cette fois je l'ai férré. Je n'ai plus qu'à mouliner et le ramener tranquillement sur la rive, en le delestant le plus gracement possible. Je fais gonfler le pot en relançant petitement. Papy call.
La turn est une brique et ne change rien. Papy check non sans avoir pris son temps. Je mise le pot. Je suis sur qu'il a une belle dame qu'il ne lachera plus. Et Papy mort une fois de plus en me tri-bettant.
C'est le moment de le mettre dans l'épuisette et j'envoie tapis. Insta call de Papy qui me montre QQ pour un full max floppé... Je suis quasi card dead. Le poisson n'est autre que moi. Non seulement il m'a attrapé, correctement hameçonné par la gorge. Il m'a enfiloché et me voilà quasiment dans la pôele à frire, près pour la friture...
Le temps d'attente pour voir tomber la river est insoutenable, d'une durée infinie... Mais elle apporte mon seul out avec le dernier 7 du paquet!
Les GG et autres félicitations fusent dans le chat.

J'ai gagné! La perf tant espérée est là. Je suis aux anges. Je ne peux m'empécher d'hurler, de bondir...

C'est comme dans un rêve...

Mon premier geste est d'appeler mon ami pour lui compter cette formidable prestation, pour partager ma joie.
Je prend mon portable, commence à pianoter les 10 chiffres me séparant de la nouvelle que je vais lui annoncer. Tous se bousculent dans ma tête, je tremble de bonheur. Je n'ai plus qu'à lancer l'appel en appuyant sur le bouton vert quand mon portable me coupe la chique en sonnant...


Il me faudra quelques secondes pour réaliser. C'est mon reveil matin qui vient de sonner.

4h du matin, la bouche pâteuse, totalement désorienté, j’émerge tous juste après une courte nuit s’apparentant plutôt à une longue sieste. Je fais preuve au réveil, comme souvent ces derniers temps, d’une étonnante souplesse puisque j’ai à nouveau la tête dans le cul…
Il faut aller finir la semaine. Je prend mon poste de travail à 5h...

J'espère juste avoir fait un rêve prémonitoire...

samedi 12 septembre 2009

C'est grave docteur?

Quelques news en cet été indien ! Et elles ne sont pas folichonnes…
En effet la période n’est pas à la joie niveau poker ! Je dirais même que c’est la cacatastrophe ! Aussi bien en live que sur le net d’ailleurs…

Par contre l’origine des soucis est différente et bien ciblé !

En live, les débuts de tournois se passent en général plutôt bien. J’arrive régulièrement à monter des jetons ( doubler parfois plus mon pécule de départ ) mais je perd systématiquement la main qui me permettrait de passer deep à 60 BB et plus… Pourtant la décision est souvent bonne mais j’ai développé une tendance à perdre mes CF ou à me faire suckouter.
J’attend avec de plus en plus d’impatience que la tendance revienne, ne serait ce que, à la normale…

Online, le problème est le traditionnel bad run que tous vivent régulièrement… Pas besoin de faire de long discourt pour l’expliquer ! AK vs K9, flop AK599… JJ vs 22, flop J5422…
Comme vous le voyez, le genre de badbeat toujours agréable à mettre mais moins à prendre !

Malgrès tout, je persiste à croire en mes chances ( quel noob ce Peg ;-) et j’insiste en faisant le dos rond…
Ainsi, je m’etais lancer dans le Xséries event 6 20$ du vendredi 11/09/09. Structure alléchante avec 10000 de stack, round de 15mn… Bref tout pour jouer du beau poker !
Avec une grosse motivation au départ et l’envie de mettre fin au mauvais cycle actuel.

Mais ( évidemment ?? ) j’ai très vite déchanté comme l’atteste ce brouillon de CR que j’écrivais en parallèle :

Je vous le livre tel quel sans reprise :



« CR Xséries event 6 20$ du vendredi 11/09/09

1ier niveau 25/50, 10000 :

Ras 1ier tour de table.
TT en MP, je call un raise a 250 ( un limper précédement ) tous se couchent.
Flop A45, raiser initial bet 400 je call, turn Q check check, river 8 re check check. J’ai peur que de KK et JJ mais check quand même par prudence ( pas envie d’être payé par un petit A ). Il me montre JJ… Super… Ca commence bien !
Rien joué après.

2ième niveau 50/100, 9100 :

1ière main gagnée : Tous fold et je raise au bouton 78o à 265. SB call, flop A79, je CB 375 il call. Turn A CC, river A CC. Je gagne avec mon 7.

3ième niveau 75/150, 9790 :

77 au bouton je call a 450 du CO. SB call. Flop K92 check général, turn 2 je call 750 du raiser initial SB fold, river T value bet de CO a 1000 dans 3000 je fold… il montrera QJ… Nice river.

4ième niveau 100/200 + 25, 8065 :

je limp avec 66 en UTG+2, MP raise 1000, je call. Flop KK2. Il mise 1300, je boite étant sur qu’il n’a pas de roi. Je pense lui faire coucher ses valets ou Dix ( il me couvre juste )… Raté il paye au bout du time avec JJ, pas de 6 miraculeux…

OUT 390ième bien frustré sans avoir pu joué et en défiant les probas : 3 paires en 80 mains. TT, 77 et 66, dont 2 face à des paires supérieurs ( JJ les deux fois d’ailleurs)

Very sic game…”


Je pense pas avoir super bien joué cette dernière main... Je suis juste satisfait de ma lecture dans les mains où je me suis investit. Seul point positif de ce tournoi éclair…
Comme je le dis à la fin, je suis surtout frustré car j’ai pas pu jouer… Très peu de jeu, seulement 3 paires souvent dominé dès le départ…

Voilà je cale un peu dans cette fin de post brouillon !
Je finirais juste en disant qu’on va continué à y croire, et qu’on va encore piocher dans ma réserve patience…


Voilà ce sera tout et c’est déjà pas si tant mal pour un Peg qui confirme le célèbre dicton : « Malheureux au jeu, heureux en amour ! »


Peg.

mardi 8 septembre 2009

Bring Me Your Money !

Cinqs tentatives de rédaction d'un post pour notre petit blog, tous abandonner après seulement 10min, j'espère que celui là ira jusqu'au bout. Parce qu'il y a des choses à dire sur ces dernières semaines.

Mon dernier post annonçait mon début sur les tables de CG en NL100. Seulement après une bon cash out, et une BR restée à 600$, je me suis fait une raison pour redescendre de limite, et éviter un broking idiot, bien que les résultats aient été positifs. Je suis alors passé en NL50 en 2-tabling, puis redescendu encore de limite, pour 4 tabler en NL25.

La mentalité a changé, j'ai finalement plus très envie de gambler l'argent que j'ai galéré à gagner.

Le résultat en NL25 n'a pas été très bon. Mon jeu était le même que celui joué en NL100, sauf que les adversaires ne réagissent pas du tout pareil. Beaucoup plus de CS, de Cbet non respectés, et d'adversaires à qui il était difficile de faire lâcher top paire sur un board drawy. J'ai vite compris qu'il fallait jouer un jeu vraiment solide, sans coups aléatoires, et ne pas partir all in sans être sur d'avoir la meilleure main. Seulement avant que je me dise ça, il y a eu énormément de déceptions. Et pour ne pas passer dans une mode nit, qui me fera perdre toute capacité de lecture, j'ai décidé de remonter en NL50, pour m'arrêter sur le 3-tabling, SH, évidement.

Grâce notamment à une bonne session hier, je suis pour le moment gagnant sur cette limite, mais là aussi l'acclimatation a été un peu difficile. J'ai aujourd'hui un gain de 310$ pour 4700 mains, soit environ 21h de jouées, en 15 jours. Heureusement que FT est là, PS a été définitivement abandonné (en CG en tout cas), après avoir cash out (encore), pour ne laisser que 150$ sur le compte, mais aussi, après m'être rendu compte que les mains avec lesquelles j'ai le plus perdu de dollars, étaient AK, et KK. Sick. -216$ à elles deux et -185$ au final (NL100, NL50 et NL25). Running bad.

Le jeu en CG est définitivement bien différent que celui joué en MTT. Le SH demande beaucoup plus d'agression, et convient plus à mon style de jeu actuel. Fini la rouille sur les MTT FR, fini les 4h de tournois, même si quelques-uns ont été ouvert, sans succès évidemment. Pas facile de bien joué quand on est déjà tilt après un J3o ouvert dès la première main (cette main étant celle que j'ai le plus eu en MTT/CG).

...(4 jours plus tard)...

Objectif non respecté, j'aurais tenu seulement 30min sur le post samedi dernier, nous sommes mardi soir, et je vais essayer de finir :)

Pas encore décidé sur quelle limite grinder. Depuis 3 jours je suis en 6 tabling NL25, j'ai envie de me donner une marge nécessaire, de monter un peu ma BR en fait, pour respecter une gestion de bankrool qu'il faut avoir pour pouvoir progresser.

Voici pour le moment mon graph NL25, NL50 et NL100, depuis début Aout environ. Peu de NL100, principalement NL50 et NL25 :



Finalement, pas les résultats espérés, même si depuis que j'aborde un jeu un peu plus tight, j'ai l'impression que cela va mieux. J'ai téléchargé ces jours les vidéos de DeucesCraked, qui seront analysées dans les prochaines semaines. Et j'espère par la suite monter jusqu'en NL100, puis NL200, tout en suivant une bonne gestion de BR, autant dire que sa risque d'être long.

Pas le courage de parler technique ce soir, c'était juste histoire d'actualiser un peu le blog et fonner des news :)

J'espère pouvoir faire sous peu un post sur la différence de jeu en CG et MTT, et aussi poster quelques mains casse-têtes.

-tOr-

dimanche 6 septembre 2009

still a-live !

salut a tous,

bon et ben ca faisait un petit moment qu'il n'y a pas eu de message sur ce blog, et je vais donc resoudre ce probleme. Surtout que ca fait un bail que je n'ai pas posté à titre personnel.

la derniere fois que j'écrivais ici c'etait pour vous faire part de ma nouvelle ambition, à savoir jouer en cash pour progresser et monter une bankroll avec un bon management. c'était motivé comme jamais que je m'étais lancé la dedans mais il faut bien le reconnaitre, c'est un echec :)
pas dans le fait de gagner ou de progresser (parce que de ce coté la je ne me plains pas, au contraire), mais dans l'assiduité que j'y ai consacré. j'ai en effet tres vite perdu la discipline de jouer régulierement: en fait je n'arrivais que tres peu a trouver du temps ou j'etais dans de bonnes conditions physiques et psychologiques pour jouer. d'ailleurs ce n'est pas pour autant que je fais des sng ou des mtt... non , non. et donc assez bizarrement j'ai completement délaissé le poker online (je sais tres bien que c'est une periode, qui dure depuis plus d'un mois quand meme, et j'y reviendrai bientot)

le poker online n'etant plus d'actualité, il faut tout de meme assouvir ce besoin de jouer (bon ok j'y vais un peu fort avec "besoin", "forte envie" est plus adapté). je me suis donc prevu un programme assez sympatique de tournois à venir. et pas seulement des tournois que j'organise avec mes collegues de bourg holdem poker. Oui parce qu'il faut le dire, ca fait quand meme beaucoup de bien de pouvoir jouer un tournoi sans avoir a s'occuper de l'installation, s'occuper des sortants, etc... attention, je ne me plains pas du tout encore une fois, le monde du poker associatif est tres interessant et je suis tres content de ce que je fais, mais il faut bien l'avouer arriver a un tournoi les pieds sous la table, avoir un croupier (si possible) et partir si on veut quand on est sorti : c'est quand meme bien plus cool.
donc je disais que je m'etais prevu un petit programme pour ce mois de septembre qui me rejouit deja:
- d'abord une petite partie hier soir chez "mes parents" epalisca et bichette (je finis dernier - une paire d'as craquée et un FD avec overs joué aggressivement - mais faut pas trop l'ébruiter, ca entacherait ma réputation ;) )
- le 13 septembre : tournoi HIGHLANDER au casino d'aix les bains (normalement un 200€ - 250 joueurs)
- le 19 septembre: un 50€ avec entre 100 et 200 joueurs (partie privée)
- le 26-27 septembre: le France poker tour a lyon (500 joueurs "boucherie" avec dfes tickets a 1000€ pour la finale a gagner)
-le 2 octobre : tournoi de l'association comme tous les 1ers vendredis de chaque mois
- le 9-10 octobre: tournoi de l'association poker@lyon ( 200 joueurs)

--> ca nous fait donc 6 week ends de suites occupés par le poker live. un mekange de freeroll, de tournois privés a plus ou moins fort buy-ins, et de tournoi en casino avec un gros (pour mes moyens) buy in... ( meme si j'ai deja joué un side event EPT, ca reste le plus gros buy-in que je débourse puisque pour l'ept c'etait un cadeau :) )
je vous cache pas que j'aimerais bien perfer dans un tournois (le highlander si c'etait a chosir, lol) et ce qui est cool c'est que je suis assez confiant sur mon jeu live en ce moment, donc j'ai vraiment hate !

sur ces bonnes paroles, j'espere que cet article redonnera un peu d'élan a ce blog, me portera chance, me remotivera a jouer online...

-saiksa-